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Têtes de trail : portrait #4

Fabien, 41 ans, est un coureur de son temps. Il ne se prend pas au sérieux. Sentraîne un peu mais pas trop. Et pourtant, il est finisher dun paquet dultra trails et de toutes les éditons de lEcotrail Paris.

Fabien est vif. Avec lui, on va directement à lessentiel, à ses tripes. Le sport fait partie de sa vie depuis toujours. Dabord le foot et le basket. Puis, la course à pied. La faute (enfin pour lui, plutôt la chance) à ses parents accros à lendurance. Lun, au running. Lautre, au vélo. « Tout petit, je les accompagnais. Cest donc naturellement que je me suis mis à lathlé puis, au cross » explique Fabien. « Dautant quavec le foot, le foncier je lavais en moi » précise-t-il. A 15 ans, le jeune garçon de Montigny le Bretonneux sest tout naturellement retrouvé au départ de Paris-Versailles. La course locale quil termine en 1h10 et qui est devenue pour lui aussi une grande classique.

Lhistoire

En grandissant, lenvie de courir a été démultipliée. Après avoir été marathonien, il fallait un prétexte pour monter la distance. Ce sera ses trente ans quil fêtera donc en 2008 en passant la ligne du 80 km de lEcotrail Paris. Premier ultra avant de réaliser quelques autres défis et rêves : lUTMB, le grand raid des Pyrénées, la Diagonale des fous Des courses et pas des moindres Car la conséquence de son éducation sportive, Fabien la connait. Il est déterminé. Et quand il sinscrit à une course, cest pour la finir. Accomplir un effort et vivre un moment en solo. En effet, pour ce francilien de 41 ans bien dans ses baskets, la course à pied ne se partage pas. « Cest mon moment à moi. Un exutoire de mes frustrations du quotidien. Et puis, je suis incapable de me mettre au rythme de quelquun dautre ». A peine consent-il à échanger quelques foulées avec ses enfants Nathan (11 ans) et Léna (8 ans) à qui il souhaite pourtant transmettre cette passion reçue de ses parents. « Ils sont encore petits mais Léna est déjà inscrite à lathlétisme. Peut-être quun jour, on passera une ligne darrivée ensemble. En attendant, mes enfants suivent les retransmissions live des courses auxquelles je participe». Un bon début

Multi-finisher 

Un esprit sain dans un corps sain. Fabien en a fait son obsession. Cest celle que ses parents lui ont inculqué. Les deux le suivent dailleurs autant que possible sur ses courses. Avec sa mère, il a même eu loccasion de parcourir les derniers mètres de l’édition 2013 de lEcotrail Paris. « J’étais dans le dur. On a terminé ensemble. Cela ma aidé ». Un beau souvenir pour ce pudique qui peine à reconnaître ses sentiments. Mais pas le meilleur. Rien ne lui fera en effet oublier lEcotrail 2018. Armé de son panache, Fabien a kiffé avancer dans la neige et la boue. Pour cet amoureux de la montagne, c’était même l’évidence : « Jadore la neige, la montagne et le trail. C’était dingue même si c’était dur. Javais limpression d’être un warrior ». De quoi mettre une nouvelle fois des étoiles dans les yeux de sa famille très fière de ses réussites. Mais aussi de lui donner envie de courir encore et toujours lUTMB. Là, encore Fabien sait ce quil veut. Et qui il est. Un coureur de son temps, oui. Mais dont l’étoffe mérite quon le prenne au sérieux.